Test du Four Corners Elite
On a testé le Four Corners Elite, le haut de gamme de Marin Bikes dans la catégorie Utilitour : vélo de randonnée, gravel, vélo à tout faire.
Depuis plus d’un mois, nous avons la chance de pouvoir tester le Four Corners Elite.
Le Four Corners est le vélo que Marin Bikes range dans la catégorie Utilitour : c’est à dire un vélo à tout faire, que l’on peut charger, qui peut aller sur les chemins mais aussi servir de vélo au quotidien.
Présentation du vélo
Le Four Corners présente une géométrie assez originale : en taille M, le vélo a un tube de direction de 198 mm offrant un stack de 617 mm : cela correspond bien à 3 ou 4 cm de plus qu’un vélo de type gravel.
Mais il a (toujours en M) un tube horizontal virtuel de 586mm ce qui correspond à 3 à 4 cm de plus que ce nous aurions sur un vélo standard en taille M. A noter que la potence ne fait que 70mm ce qui permet de récupérer quelques cm.
Enfin, les bases arrières sont très longues : 450 mm (quand on a seulement 415 mm sur le Gestalt par exemple).
Le Four Corners Elite est la version haut de gamme du Four Corners, il reçoit donc le cadre Series 3 de Marin construit à partir d’un acier crmo haut de gamme (pas possible d’en savoir plus de la part de Marin pour l’instant) et les équipements qui vont avec un vélo de ce prix.
Le vélo est fabriqué à partir du tube cromo 4130 ayant subi un traitement thermique. De nombreuses pièces sont en fonte (cast iron, qui n’est pas plus lourde que l’acier) comme les pattes, le pont arrière.
Les câbles et gaines passent dans les basses mais sous le tube diagonal.
L’équipement du vélo
Comme souvent, Marin privilégie les équipements brandés Marin : c’est le cas pour les moyeux, la tige de selle, la potence et le cintre.
La guidoline est posée sur des inserts en gel (sur le haut du cintre et sur les drops) qui s’avèrent très confortables.
On notera la magnifique potence peinte aux couleurs du vélo ;
Marin a fait appel à l’équipementier NAILD pour les axes traversants qui permettent un démontage et un réglage rapide : un plaisir à utiliser !
Transmission :
Le vélo étant équipé en mono-plateau, Marin a choisi une transmission SRAM APEX : manettes et dérailleur.
La transmission est parfaite : aussi bien sur une transmission plus haut de gamme comme le Rival.
Pour la cassette, Marin est fidèle à son image de constructeur innovant et a sélectionné la cassette de l’équipmentier E-thirteen qui propose une cassette 9-44 dents ! Oui vous avez bien lu, la cassette commence à 9 dents ! Elle se compose de 3 parties : les grandes dents sont sur un bloc cassette alu qui est fixé sur le corps de cassette par un écrou de blocage classique (mais il faut quand même la clé spéciale e-13) et les petits pignons (en acier viennent se bloquer) sur les plus grands. Il faut donc 2 fouets à chainee pour démonter la cassette !
Le plateau proposé est un plateau FSA Mega Exo en 38 dents d’une bonne facture. Le choix d’un 38 dents avec une cassette 9-44 prend tout son sens et permettra d’affronter les passages les plus raides mais de pouvoir envoyer sur les parties roulantes.
Coté pneumatiques : le vélo est fourni avec les pneus WTB Resolute 42 mm.
Bilan :
Le vélo présente un bon niveau d’équipements et affiche ainsi « seulement » 11,5 kg sur la balance ce qui est vraiment léger avec ce programme d’utilisation.
L’essai
Le vélo a principalement utilisé dans un contexte vélotaf c’est à dire de 20 à 30km par jour. Nous l’avons également testé pendant la sortie Gravel de Jour de Vélo du mois d’octobre (soit un peu plus de 100km pour la sortie gravel et au total 155km pour se rendre au départ) et plusieurs sorties de vélo de route (de campagne) de 50 à 70 km.
Pour l’utilisation velotaf qui est la principale visée pour le vélo, nous avons procédé à quelques modifications :
– changement du plateau par un plateau Osymetric 42 dents (Osymetric n’étant pas compatible avec FSA, nous avons du changer le pédalier pour un SRAM). On ne revient pas ici sur les bénéfices du pédalier à double came mais si vous ne l’avez pas essayé on vous conseille vraiment.
– ajout de garde-boues BlackBurn central Fender 42 mm : un garde-boue très couvrant avec un système de fixation fiable permettant de bien positionner le pneu sans frottements intempestifs.
– remplacement des pneus par les pneus Shikoro de SOMA en 42 mm. On en profite pour faire ici une parenthèse sur les pneus Shikoro qui se sont avérés être une révélation : très bonne accroche sur le bitume, très bonne résistance aux coupures et résistance au roulement a priori assez faible.
– remplacement de la selle par une selle SQ Lab Ergowave Active 14 cm : la selle ergonomique la plus confortable (voir l’article sur le blog)
Les premiers tours de roue
Comme nous l’avons indiqué plus haut, le Four Corners a vraiment une géométrie très spécifique et on le ressent dès qu’on l’enfourche. En effet, lorsqu’on a les mains en haut du guidon ou sur les cocottes on est vraiment très haut et la position nécessite une phase d’adaptation. La contre-partie est que la position avec les mains en bas du guidon est extrêmement confortable : ainsi, je dois dire que je passe 95 % de mes trajets et même des trajets vélotaf avec les mains en bas. La géométrie du vélo est pensée pour ces multiples positions et cela se ressent dans la maniabilité du vélo : il reste très maniable quand on a les mains en haut (et encore plus en bas) avec une répartition des poids parfaite .
Pour l’utilisation que j’ai du vélo, la position des mains en haut m’apparaît parfois trop relâchée mais prendrait tout son sens avec un vélo chargé avec 10kg, 20kg ou plus de bagages. A noter, que lorsqu’on est un peu fatigué et qu’on lève un peu le pied on est bien content de trouver une position plus relax. Le Four Corners est vraiment un vélo fait pour rouler longtemps.
Aux premiers tours de roues, on est un peu dérouté par l’inertie du vélo et la « difficulté » à le lancer (surtout lorsqu’on descend d’un vélo alu). On s’habitue très rapidement à cette nouvelle manière de rouler en ville moins nerveuse;) mais plus confortable.
Avec 20 à 30km par jour, je considère rentrer dans la catégorie des vélotafeurs intensifs et je réalise avec le Four Corners que le confort supplémentaire apporté par le cadre acier et les pneus de section généreuse sont un atout important pour éviter une certaine usure. Je m’explique : un cadre aluminium requière que le cycliste puisse être à tout moment en mesure de relancer pour ne pas subir la trop grand rigidité du cadre. Avec l’acier, rien de tel, tout est question de programme d’utilisation, on ne vas refaire ici le débat alu-acier ;).
Le Four Corners sur la route :
Sur le plat, le vélo est un véritable régal surtout sur les petites routes de campagne qui sont un peu cabossées (celle de Paris ne sont pas mieux) et sur lesquelles on se sent voler au dessus des inégalités de la chaussée (un peu comme quand on roule sur un chemin avec un VTT tout suspendu). Ainsi, dès qu’on atteind une vitesse de près de 27-28km/h, on sent vraiment que le vélo a acquis une bonne inertie qui nous permet de maintenir l’allure à moindre coût !
Et dans les bosses ?
C’est un véritable plaisir de monter les bosses en danseuse. C’est sûrement un effet combiné de l’effet ressort de l’acier et du plateau Osymétric qui est toujours top en danseuse (le point mort passe encore mieux en danseuse). Mais on ne peut pas (toujours) faire l’intégralité des ascensions en danseuse, il faut se rasseoir sur la selle et là pour bien emmener le Four Corners mieux vaut adopter une bonne cadence de pédalage car si le coup de pédale est trop puissant, on a vraiment l’impression d’y laisser des plumes.
Et sur les chemins ?
Le confort est là, c’est indéniable. Alors qu’on s’attendait à un vélo un peut pataud, rien de tel. En effet, l’angle du tube avant est de 71,5° seulement mais le vélo reste étonnamment maniable. Le vélo reste très maniable aussi bien avec les mains en bas du guidon qu’en haut (ce qui est assez appréciable en vélotaf pour se frayer un chemin).
Conclusion
Le Four Corners s’avère être un excellent vélo au quotidien pour ceux qui font pas mal de km! C’est un vélo qui garantit au cycliste d’effectuer ses trajets sans fatigue et dans des bonnes conditions de confort.
Malheureusement, nous n’avons pas (encore) eu l’occasion de tester le vélo chargé mais c’est certainement dans ce domaine qu’il prend toute sa mesure.
Le Four Corners Elite est proposé au prix de 2549€. La version standard du Four Corners est à seulement 1049 €.
Quel que soit le modèle, avec le Four Corners, Marin Bikes démontre une nouvelle fois sa capacité à proposer des vélos avec une géométrie originale qui répond parfaitement aux nouveaux besoins des cyclistes.